Dans les profondeurs de ma mémoire, aux confins du royaume des souvenirs d'enfance flashgordonnienne, au tournant d'une courbe dans le rang St-Joseph à St-Luc-de-Vincennes, sur la terre de mon grand-père, dans sa maison, à l'étable, dans la grange, dans les champs, dans le bois, elles s'éparpillaient et s'épanouissaient sur ce territoire sauvagement et faussement bucolique, les pantoufles de phentex avaient envahi mon enfance. C'est de sa faute! Place à la création!
L'hiver régnait dans le rang St-Joseph. Il avait neigé abondamment au cours de la nuit. On ne distinguait pas le ciel de la terre dans cet univers agité et blanc. Le jour se leva alors que nous enfilions ma sœur et moi les pantoufles en phentex que Gran'Ma avait tricoté. Le poêle à bois du salon, alimenté par mon grand-père chauffait la maisonnée, on entendait faiblement la radio provenir de la cuisine. Nous avancions vers ce son. En débarquant dans la cuisine, nous aperçûmes Yvon, notre grand-père, roulant une cigarette tout en avançant vers la bouilloire pour transformer l'eau en café avec sa tasse magique. Vêtu de son éternelle camisole blanche, ses larges épaules m'impressionnaient, il remplit sa tasse. Plus surprenant encore, c'était le seul adulte que ma sœur moi connaissions qui se levaient avant nous! Il marcha jusqu'à la fenêtre, la neige avait cessé. Il prit bouffée de cigarette, puis une gorgée de café instant.
Ses pantoufles de phentex, à lui, étaient d'un vert irlande éclatant et d'un rouge pompier. Celles de ma sœur épousaient ses pieds laissant croire qu'ils étaient rose nanane et bleu poudre. Les miennes étaient les plus belles. Le bleu électrique marié au lime fluo irradiait le plancher froid de la cuisine. Sur le bord de la porte, une immense boîte de carton contenait le fruit de l'intense tricotage de Gran'Ma. Palette d'artiste le carton contenait une multitude de couleurs: vert nasal, jaune moutarde, orange brûlé, bleu police, noir nocturne, blanc sale, rose balloune, orange radioactif, brun fécal, rouge passion, magenta vivant, cobalt surnaturel... Il y avait assez de phentex là dedans pour se tricoter un immense et artificiel troupeau de moutons panurgiens qui ferait déborder n'importe laquelle des rivières québécoises.
Pendant que mon regard rêveur s'était attardé sur le carton à savates multicolores, notre grand-père avait terminé sa première cigarette du jour. Il se retourna nous regarda sans mot dire puis mit la table pour que nous petit-déjeunions. En deux temps trois mouvements, Gran'Ma apparut dans la cuisine pour nous faire des doigts de rôties au beurre de pinottes et au caramel. Nous raffolions des doigts de rôties, comme si la saveur était multipliée par le nombre de morceaux de toasts. Nos mains adhéraient aux verres de lait que nous portions à nos lèvres d'assoiffés. Gran'Ma fumait une cigarette tout en tricotant une énième paire de pantoufles aux hallucinantes couleurs. Yvon avait revêtu une chemise de travail, manteau, tuque, foulard et il avait mis des gants et des bottes en phentex brun avec semelles de cuir, il sortit dans le matin blanc immaculé.
Tchic! Tchic! Tchic! Tchic! Les aiguilles à tricoter de Gran'Ma s'entrechoquaient alors que le vrombissement du tracteur faisait trembler la maison. Notre grand-père déneigeait sa cour avec un tracteur sur lequel était monté une pelle hydraulique. Il ne niaisait pas avec la neige. Cigarette au bec, Yvon maniait sa pelle comme d'autres manient le bistouri. Dextérité et finesse qualifiait son style de déneigement. Il fumait au même rythme que son tracteur. En moins qu'il n'en fallait à Gran'Ma pour tricoter une de ses légendaires pantoufles en phentex, notre père grand avait déneigé son immense cour. Il gara son tracteur et en descendit pour pelleter la neige sur l'immense galerie qui longeait la maison sur deux côtés.
Yvon terminait sa besogne lorsque nous pointâmes nos binettes dans la froidure de cette journée post-tempête. Nous portions nos habits de ski-doo ainsi que nos mitaines, tuques et foulard de phentex. En effet, l'abondante production de Gran'Ma ne se limitait pas qu'aux pantoufles. Vêtus ainsi, ma sœur et moi étions des aventuriers de la traîne sauvage! Quand notre grand-père rentra dans la maison en nous criant de faire attention nous avions déjà ramassé notre fusée vers l'aventure: la traîne sauvage!
Nous tirions le traîneau dans le chemin qui conduisait à l'étable et la grange. Habituellement, il y avait le chemin de neige était tapée pour s'y rendre, mais là, nous faisions la trail puisque les premiers à l'emprunter. Rendus près de la grange, ma petite sœur et moi bifurquâmes pour aller derrière cet immense bâtiment de ferme. Notre progression était difficile, la tempête avait laissé plus de 30 centimètres de neige sur St-Luc-de-Vincennes et nous marchions dans ce blanc bourbier. Arrivés derrière la grange, on regardait la pente qui descendait vers la petite rivière qui ne gelait jamais parce que trop vive.
Je m'installai devant et ma sœur s'assit derrière moi, d'un bond, nous épousions la pente à une vitesse folle sur la traîne sauvage. ShShchchchchchchiouuuuuuuuuuuuuu! Petite poudrerie derrière nous. Véritable fusée la traîne nous amena, à ce qui nous paru la vitesse de la lumière, au bas de la pente à quelques mètres de la rivière. Wow! Quelle descente! Nos sourires ahuris montraient bien tout le plaisir que nous avions eu à glisser à vive allure. Nos cœurs battaient la chamade alors que nos bottes s'enfonçaient dans la neige afin de gravir la côte pour recommencer. Essoufflés, mais excités à l'idée de vivre d'autres enivrantes sensations, nous nous installions sur notre fulgurante monture. Cette fois-là, ma petite sœur occupait la place avant et moi derrière je m'agrippais à sa taille. Puis, tout s'est passé très vite. Trop vite.
Nous glissions avec un plaisir certain vers notre destin! Sortant de la rivière, deux énormes blobs, se dressèrent devant nous, barrant notre chemin et gâchant notre plaisir. La petite se mit à hurler. Un cri effroyable accompagnait le sien, ça me prit deux secondes pour réaliser que je criais aussi! Haaaaaaaaaaaa! Les deux monstres avancèrent dans la neige. Les blobs étaient d'affreuses masses difformes, qui rampaient en bavant de l'acide. Paternel blob était verdâtre alors que Maternelle blob se présentait dans une forme rougeâtre. Puis, le devant de la traîne sauvage frappa le gros bide du Paternel blob, le choc fut tel que j'en perdis mes bottes en revolant quelques mètres plus loin. Sonné, je fus.
Je repris conscience et vis le blob vert digérer notre traîne sauvage alors que le blob rouge approchait de ma sœur pour lui faire subir le même sort. Sans penser, je me relevai pour foncer sur la Maternelle blob. La neige était froide, je n'avais plus mes bottes aux pieds. Heureusement j'avais gardé mes pantoufles de phentex qui illuminaient étrangement la neige à chacun de mes pas. Je me ruai sur la chose rouge les pieds devant. Lorsque mes savates atteignirent la poitrine du monstre une éclair jaillit de ce contact. Shazaaam! L'horrible agresseur de ma petite sœur recula sous le choc! Le blob rouge cogna le vert qui se retourna pour éructer notre traineau. Le Burp s'évapora dans un nuage toxique de fumée grise et verte. Penché sur ma petite sœur, je ne me préoccupais plus des deux monstres qui revenaient vers nous comme deux affamés approchent d'une poutine au cap de saucisse. Ma sœur bien-aimée semblait dormir comme un bébé, dans un inquiétant état de béatitude et de confort. Je passais tendrement ma mitaine sur ses joues roses. Je sentis une chaude odeur fétide sur ma nuque recouverte de phentex. Je me retournai furtivement pour tomber nez à nez avec l'hideux Paternel blob. Son énorme et effrayante bouche s'ouvrait afin de m'avaler. Je vis une étrange lumière envelopper mon cou et soudainement irradier. Vif comme l'éclair je dénouai mon foulard et le lançai dans la gueule béante du sale monstre. '' Tiens mon TABARNAK! Gâte-toi'' C'était la première fois que je sacrais de ma vie! Content et fier de lui le Paternel blob se mit à mastiquer mon écharpe de phentex avec un plaisir évident et un inconscience flagrante. Inconscience? Oui! En moins de temps qu'il ne le faut pour réciter un Notre Père, la chose verte explosa comme une grenouille qui veut devenir bœuf. Schchpourrtttzzzz! Dans un bruit disgracieux ses lambeaux de chair fumante et verdâtre retombaient autour de nous. La Maternelle blob la bouche ouverte de surprise reculait pour retourner à la rivière. Le monstre rouge avait presque atteint la rivière lorsque je partis à sa suite. ''Criss de tas de marde! Tu l'emporteras pas au paradis'' Dis-je rageusement. C'était la deuxième fois que je sacrais, cette vilaine habitude n'allait plus jamais me quitter. Le gros derrière du blob rouge plongeait dans l'eau froide de la rivière. J'arrachai la tuque de sur ma tête en la roulant en boule. La bouche ouverte du monstre, panier de basket, dans lequel je lançai ma tuque de phentex. Boulezaille! Surpris, le monstre tenta de recracher le bonnet mais il était trop tard. Alors que son gros corps rouge et difforme coulait dans l'eau, la chose éclata comme une balloune rouge. Une immense vague m'aspergea en me projetant dans la neige blanche. Sonné, je fus encore.
À mon réveil dans la froide neige blanche, l'angélique visage de ma petite sœur était au-dessus du mien. Son doux regard brun m'observait. ''Où as-tu mis ton foulard et ta tuque frérot? Grand Pa et Gran'Ma seront pas trop contents...'' Dit la petite en me remettant mes bottes frigorifiées. ''Sont avec la traîne sauvage sœurette. On l'a échappé belle'' Dis-je en regardant la rivière curieusement très agitée. Nous retournâmes à la maison de nos grands-parents. Arrivés dans la chaleureuse maison, je racontai comment nous avions éviter une noyade certaine en quittant la traîne sauvage en cours de descente. J'expliquai mes vêtements mouillés et la perte de mon foulard par ma vaine tentative de récupérer notre traineau. Ils crurent tous à ce pieux mensonge.Tchic! Tchic! Tchic! Tchic! Les aiguilles de Gran'Ma s'entrechoquaient, elle terminait mon nouveau foulard. Yvon regardait son royaume à travers le fenêtre givrée en fumant et buvant une tite cinquante tablette. Ma petite sœur sirotait un verre de lait 3.25. En mangeant un excellent et légendaire biscuit au beurre de pinottes, je savaits maintenant une chose importante: Écœure pas le phentex! Il règne sur l'enfance!
Il pogne dans les dents celui-là, tel un gros bol de pop-corn hallucinogène! Sois poli, si t'es pas joli!
L'enfance, règne du phentex
L'hiver régnait dans le rang St-Joseph. Il avait neigé abondamment au cours de la nuit. On ne distinguait pas le ciel de la terre dans cet univers agité et blanc. Le jour se leva alors que nous enfilions ma sœur et moi les pantoufles en phentex que Gran'Ma avait tricoté. Le poêle à bois du salon, alimenté par mon grand-père chauffait la maisonnée, on entendait faiblement la radio provenir de la cuisine. Nous avancions vers ce son. En débarquant dans la cuisine, nous aperçûmes Yvon, notre grand-père, roulant une cigarette tout en avançant vers la bouilloire pour transformer l'eau en café avec sa tasse magique. Vêtu de son éternelle camisole blanche, ses larges épaules m'impressionnaient, il remplit sa tasse. Plus surprenant encore, c'était le seul adulte que ma sœur moi connaissions qui se levaient avant nous! Il marcha jusqu'à la fenêtre, la neige avait cessé. Il prit bouffée de cigarette, puis une gorgée de café instant.
Ses pantoufles de phentex, à lui, étaient d'un vert irlande éclatant et d'un rouge pompier. Celles de ma sœur épousaient ses pieds laissant croire qu'ils étaient rose nanane et bleu poudre. Les miennes étaient les plus belles. Le bleu électrique marié au lime fluo irradiait le plancher froid de la cuisine. Sur le bord de la porte, une immense boîte de carton contenait le fruit de l'intense tricotage de Gran'Ma. Palette d'artiste le carton contenait une multitude de couleurs: vert nasal, jaune moutarde, orange brûlé, bleu police, noir nocturne, blanc sale, rose balloune, orange radioactif, brun fécal, rouge passion, magenta vivant, cobalt surnaturel... Il y avait assez de phentex là dedans pour se tricoter un immense et artificiel troupeau de moutons panurgiens qui ferait déborder n'importe laquelle des rivières québécoises.
Pendant que mon regard rêveur s'était attardé sur le carton à savates multicolores, notre grand-père avait terminé sa première cigarette du jour. Il se retourna nous regarda sans mot dire puis mit la table pour que nous petit-déjeunions. En deux temps trois mouvements, Gran'Ma apparut dans la cuisine pour nous faire des doigts de rôties au beurre de pinottes et au caramel. Nous raffolions des doigts de rôties, comme si la saveur était multipliée par le nombre de morceaux de toasts. Nos mains adhéraient aux verres de lait que nous portions à nos lèvres d'assoiffés. Gran'Ma fumait une cigarette tout en tricotant une énième paire de pantoufles aux hallucinantes couleurs. Yvon avait revêtu une chemise de travail, manteau, tuque, foulard et il avait mis des gants et des bottes en phentex brun avec semelles de cuir, il sortit dans le matin blanc immaculé.
Tchic! Tchic! Tchic! Tchic! Les aiguilles à tricoter de Gran'Ma s'entrechoquaient alors que le vrombissement du tracteur faisait trembler la maison. Notre grand-père déneigeait sa cour avec un tracteur sur lequel était monté une pelle hydraulique. Il ne niaisait pas avec la neige. Cigarette au bec, Yvon maniait sa pelle comme d'autres manient le bistouri. Dextérité et finesse qualifiait son style de déneigement. Il fumait au même rythme que son tracteur. En moins qu'il n'en fallait à Gran'Ma pour tricoter une de ses légendaires pantoufles en phentex, notre père grand avait déneigé son immense cour. Il gara son tracteur et en descendit pour pelleter la neige sur l'immense galerie qui longeait la maison sur deux côtés.
Yvon terminait sa besogne lorsque nous pointâmes nos binettes dans la froidure de cette journée post-tempête. Nous portions nos habits de ski-doo ainsi que nos mitaines, tuques et foulard de phentex. En effet, l'abondante production de Gran'Ma ne se limitait pas qu'aux pantoufles. Vêtus ainsi, ma sœur et moi étions des aventuriers de la traîne sauvage! Quand notre grand-père rentra dans la maison en nous criant de faire attention nous avions déjà ramassé notre fusée vers l'aventure: la traîne sauvage!
Nous tirions le traîneau dans le chemin qui conduisait à l'étable et la grange. Habituellement, il y avait le chemin de neige était tapée pour s'y rendre, mais là, nous faisions la trail puisque les premiers à l'emprunter. Rendus près de la grange, ma petite sœur et moi bifurquâmes pour aller derrière cet immense bâtiment de ferme. Notre progression était difficile, la tempête avait laissé plus de 30 centimètres de neige sur St-Luc-de-Vincennes et nous marchions dans ce blanc bourbier. Arrivés derrière la grange, on regardait la pente qui descendait vers la petite rivière qui ne gelait jamais parce que trop vive.
Je m'installai devant et ma sœur s'assit derrière moi, d'un bond, nous épousions la pente à une vitesse folle sur la traîne sauvage. ShShchchchchchchiouuuuuuuuuuuuuu! Petite poudrerie derrière nous. Véritable fusée la traîne nous amena, à ce qui nous paru la vitesse de la lumière, au bas de la pente à quelques mètres de la rivière. Wow! Quelle descente! Nos sourires ahuris montraient bien tout le plaisir que nous avions eu à glisser à vive allure. Nos cœurs battaient la chamade alors que nos bottes s'enfonçaient dans la neige afin de gravir la côte pour recommencer. Essoufflés, mais excités à l'idée de vivre d'autres enivrantes sensations, nous nous installions sur notre fulgurante monture. Cette fois-là, ma petite sœur occupait la place avant et moi derrière je m'agrippais à sa taille. Puis, tout s'est passé très vite. Trop vite.
Nous glissions avec un plaisir certain vers notre destin! Sortant de la rivière, deux énormes blobs, se dressèrent devant nous, barrant notre chemin et gâchant notre plaisir. La petite se mit à hurler. Un cri effroyable accompagnait le sien, ça me prit deux secondes pour réaliser que je criais aussi! Haaaaaaaaaaaa! Les deux monstres avancèrent dans la neige. Les blobs étaient d'affreuses masses difformes, qui rampaient en bavant de l'acide. Paternel blob était verdâtre alors que Maternelle blob se présentait dans une forme rougeâtre. Puis, le devant de la traîne sauvage frappa le gros bide du Paternel blob, le choc fut tel que j'en perdis mes bottes en revolant quelques mètres plus loin. Sonné, je fus.
Je repris conscience et vis le blob vert digérer notre traîne sauvage alors que le blob rouge approchait de ma sœur pour lui faire subir le même sort. Sans penser, je me relevai pour foncer sur la Maternelle blob. La neige était froide, je n'avais plus mes bottes aux pieds. Heureusement j'avais gardé mes pantoufles de phentex qui illuminaient étrangement la neige à chacun de mes pas. Je me ruai sur la chose rouge les pieds devant. Lorsque mes savates atteignirent la poitrine du monstre une éclair jaillit de ce contact. Shazaaam! L'horrible agresseur de ma petite sœur recula sous le choc! Le blob rouge cogna le vert qui se retourna pour éructer notre traineau. Le Burp s'évapora dans un nuage toxique de fumée grise et verte. Penché sur ma petite sœur, je ne me préoccupais plus des deux monstres qui revenaient vers nous comme deux affamés approchent d'une poutine au cap de saucisse. Ma sœur bien-aimée semblait dormir comme un bébé, dans un inquiétant état de béatitude et de confort. Je passais tendrement ma mitaine sur ses joues roses. Je sentis une chaude odeur fétide sur ma nuque recouverte de phentex. Je me retournai furtivement pour tomber nez à nez avec l'hideux Paternel blob. Son énorme et effrayante bouche s'ouvrait afin de m'avaler. Je vis une étrange lumière envelopper mon cou et soudainement irradier. Vif comme l'éclair je dénouai mon foulard et le lançai dans la gueule béante du sale monstre. '' Tiens mon TABARNAK! Gâte-toi'' C'était la première fois que je sacrais de ma vie! Content et fier de lui le Paternel blob se mit à mastiquer mon écharpe de phentex avec un plaisir évident et un inconscience flagrante. Inconscience? Oui! En moins de temps qu'il ne le faut pour réciter un Notre Père, la chose verte explosa comme une grenouille qui veut devenir bœuf. Schchpourrtttzzzz! Dans un bruit disgracieux ses lambeaux de chair fumante et verdâtre retombaient autour de nous. La Maternelle blob la bouche ouverte de surprise reculait pour retourner à la rivière. Le monstre rouge avait presque atteint la rivière lorsque je partis à sa suite. ''Criss de tas de marde! Tu l'emporteras pas au paradis'' Dis-je rageusement. C'était la deuxième fois que je sacrais, cette vilaine habitude n'allait plus jamais me quitter. Le gros derrière du blob rouge plongeait dans l'eau froide de la rivière. J'arrachai la tuque de sur ma tête en la roulant en boule. La bouche ouverte du monstre, panier de basket, dans lequel je lançai ma tuque de phentex. Boulezaille! Surpris, le monstre tenta de recracher le bonnet mais il était trop tard. Alors que son gros corps rouge et difforme coulait dans l'eau, la chose éclata comme une balloune rouge. Une immense vague m'aspergea en me projetant dans la neige blanche. Sonné, je fus encore.
À mon réveil dans la froide neige blanche, l'angélique visage de ma petite sœur était au-dessus du mien. Son doux regard brun m'observait. ''Où as-tu mis ton foulard et ta tuque frérot? Grand Pa et Gran'Ma seront pas trop contents...'' Dit la petite en me remettant mes bottes frigorifiées. ''Sont avec la traîne sauvage sœurette. On l'a échappé belle'' Dis-je en regardant la rivière curieusement très agitée. Nous retournâmes à la maison de nos grands-parents. Arrivés dans la chaleureuse maison, je racontai comment nous avions éviter une noyade certaine en quittant la traîne sauvage en cours de descente. J'expliquai mes vêtements mouillés et la perte de mon foulard par ma vaine tentative de récupérer notre traineau. Ils crurent tous à ce pieux mensonge.Tchic! Tchic! Tchic! Tchic! Les aiguilles de Gran'Ma s'entrechoquaient, elle terminait mon nouveau foulard. Yvon regardait son royaume à travers le fenêtre givrée en fumant et buvant une tite cinquante tablette. Ma petite sœur sirotait un verre de lait 3.25. En mangeant un excellent et légendaire biscuit au beurre de pinottes, je savaits maintenant une chose importante: Écœure pas le phentex! Il règne sur l'enfance!
-Fin-
Trame sonore pour un souvenir d'enfance!
Il pogne dans les dents celui-là, tel un gros bol de pop-corn hallucinogène! Sois poli, si t'es pas joli!