dimanche 6 septembre 2009

Tout pour le rock!


Dure semaine pour les clowns.
J'ai le cœur bleu meurtrissures.
Je le lance dans le mosh pit de la vie pour le voir se faire piétiner, écrabouiller,
pis les rebonds et les talons sont une triste farce par rapport à sa déchirure.






Heureusement, jeudi soir dernier, au Petit Campus, Tagada Jones est venu énergiser mon cœur moribond. Foule bigarrée. Keupon aux cheveux verts, pouilleux aux cheveux bleus, barbus inconscients, métalleux connus et inconnus. Le public annonçait ses couleurs et il avait hâte d'entendre rager le groupe français.



Il faut dire que la soirée avait bien commencé. Dans le carré Saint Louis, j'avais retrouvé mon ami Pouille-Pouille, là, portés par la douceur de l'été qui file, nous avions sifflé quelques canettes de bière en devisant sur le sens profond de l'existence. L'ex-poète de l'espace, Claude Péloquin, passa devant nous, titubant un peu, sonné probablement de ne pas avoir trouvé sa place dans le firmament des étoiles du grand humaniste... Une fois que l'auguste personnage disparu, nous avons échangé quelques considérations sur les bienfaits de la fin du monde, faut bin commencer à y penser, c'est pour 2012.


Délirant sur la fin du monde et surtout sur ma faim comme ma fin, nous avons marché Pouille-Pouille et moi pour retrouver la chaleureuse atmosphère du Petit Campus. Je me tapai une autre bière en arrivant sur les lieux. De sérieux policiers inspectaient l'endroit alors qu'une gorgée rafraichissait mon gosier. Une fois que les forces de l'ordre eurent quitté la place, le groupe français investit enfin la scène. Ça faisait un bout que je souhaitais voir Tagada Jones. Je n'ai pas été déçu. Véritable bombe le groupe a littéralement soufflé le Petit Campus et son public en délire. À la deuxième toune, un sympathique mosh pit se forma histoire de dégourdir la foule endiablée. À ma droite deux hobbits tapaient du pied, en effet, Frodon et Sam semblaient s'amuser ferme. À ma gauche, une punkette à beaux seins trop jeunes pour moi se trémoussait. Malgré ses aspects faussement bucoliques, ce texte va prendre une tournure tragique. Foie de Flash Gordon!


Flasbacks émotifs: mon cœur passent sous le rouleau compresseur, il bat dans les flammes de l'enfer, on le jette comme une merde, on le crève, on le déchire, il n'est que souffrances!


Puis je l'ai vu. Mon cœur meurtri et bleu rebondissait sous les talons. Ça ne pouvait me faire mal. Pourtant cela mit le feu aux poudres! Abandonnant hobbits et glandes mammaires, je sautai sur la piste de danse au cœur du mosh pit. Je voulais récupérer mon cœur, j'en aurais peut-être encore besoin... À quatre pattes je poursuivais mon organe d'amour, je voulais me le remettre en poitrine. Un bon samaritain croyant que j'étais tombé m'agrippa par le cou pour me relever. Je résistais mon cœur venait de me glisser entre les doigts. Mon sauveur finit par me lâcher. Retour à ras le sol, j'aperçus mon organe sous le talon d'une grosse botte. Je l'attrapai fébrilement à deux mains en me relevant. Du coup, un couple de punks gays et puants me frappa de plein fouet. Projeté comme un spermatozoïde, je m'écrasai violemment sur le sol. Anéanti, sonné je tenais fermement mon cœur. Une larme coulait sur ma joue. Tagada Jones enflammait toujours la scène. Le public dansait furieusement. Soudain, du haut de ses cinq ans, le lutin m'accrocha et avec une force que je ne lui connaissais pas me remit sur pieds. Ses beaux grands yeux me fixaient tendrement. Le lutin pris la parole, le cri devrais-je dire.

- Papa je t'aime, tsé, tu me dis toujours qu'il ne faut pas se laisser faire dans la vie... Faut pas se laisser faire!

- T'as bin raison mon fils!



Il souriait lorsque je me plantais le cœur dans la poitrine. Ça battait encore. Le lutin m'avait encore sauvé! Yéaaaaaaaa! Je me laisserais pas faire! Tout pour le rock!


















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