mardi 23 juin 2009

Bafouant les règles du freudisme, Ironman et l'Ogre de Feu s'unissent.

Le lutin et le vaurien récidivent! Pour ton plus grand plaisir voici la suite de leurs aventures...







Suite au dernier épisode, Ironman et l’Ogre de Feu avait convenu de pactiser. Ils s’étaient donné rendez-vous dans un resto pour un petit-déjeuner de la paix. Un bateau échoué accompagné de quelques palmiers factices ornait le stationnement. Telle une vicieuse ville floridienne dont il portait fièrement le nom, ce restaurant delicatessen était un joyau du kitch psychotronique. Dans son portique un gros aquarium accueillait la distinguée clientèle. Une fois à l’intérieur un autre aquarium jouait à l’hôtesse.  Au fond, un interminable comptoir permettait à une longue rangée de tabourets  de cuirette orangée d’avoir une certaine utilité. Le plafond n’était pas en reste. Suspendus,  des requins en plastique menaçaient la clientèle affamée. Des ventilateurs aux pales imitant les feuilles de palmier tournaient lentement.  Des tigres montraient leurs crocs veillant sereinement sur l’endroit. Lorsqu’on entrait dans la salle à manger inondée de lumière, que laissaient passer d’immenses vitrines, on remarquait immédiatement la fontaine qui coulait dans un joyeux clapotis. Elle était dans le coin entre la fenêtre qui donnait sur la rue et l’autre perpendiculaire qui ouvrait sur une sombre ruelle mourialaise.

Assis face à face sur des banquettes,  Ironman et l’Ogre de Feu prenaient un petit-déjeuner de camion. Un gorille perdu dans une jungle de plastique  surplombait l’entrée des salles de bain  à quelques mètres de la table où mangeaient avidement l’homme d’acier et son éternel adversaire.
-          Je suis ton père… Dit l’Ogre de Feu la bouche pleine de bines, nous devons unir nos forces.
-          Je sais, je t’aime Papa, mais je suis encore sous le choc de la nouvelle… lâcha Ironman à travers une bouchée d’œufs brouillés accompagnée de bacon

La vie dans son inéluctable mouvement en avant se chargea de choisir pour l’homme d’acier rouge et jaune. Alors qu’il avalait ses œufs, son bacon, ses patates et ses rôties, les  Ombres firent irruption dans le chic restaurant rococo. Les Ombres étaient nombreuses et armées.  Elles n’avaient de chimériques que leurs noms. Noir comme la suie, sombre comme la mort, les Ombres imposaient la loi de l’Empereur Patapouf.  Armées jusqu’aux crocs, les Ombres se mirent à tirer dans la salle bondée. TAK! TAK! TAK! TAK! Mitraillèrent les armes des sbires patapoufiens. Ils osèrent lancer quelques roquettes! Les Ombres vinrent ainsi troubler la paix d’un petit-déjeuner de la réconciliation. Elles semblaient se multiplier en envahissant le chic délicatessen.

Une roquette fit éclater le gorille noir. Des éclats de plastiques fondant tombèrent dans les assiettes des deux protagonistes. Ironman bondit en avant alors que la banquette, où reposaient ses fesses métalliques, explosa. L’Ogre de Feu fit une culbute sur le sol pour se retourner et lancer une boule de feu dans un des sombres adversaires. La victime de la flambante sphère s’éparpilla dans une multitude de particules noires, comme si le vide se vidait.

TAK! TAK! TAK! TAK! Les Ombres continuaient à tirer. Les clients, comme le personnel fuyaient le restaurant devenu champ de bataille. Les balles ricochaient sur l’armure rouge et jaune d’Ironman. Il détruisait ses assaillants à coup de roquettes.  L’Ogre de Feu n’était pas en reste puisqu’il lançait des boules de feu à qui mieux mieux. La précision de ses tires faisait des ravages dans les rangs patapoufiens. Ironman longea le comptoir en éliminant ses derniers ennemis avec énergie. L’Ogre de Feu s’occupa de l’autre partie de la salle à manger. Trop facile. Les Ombres avaient été éliminées plus rapidement qu’une flatulence traversant le mur du son.

Soudain, seul le clapotis de la fontaine troublait le silence de la place. L’Ogre de Feu fit un clin d’œil à Ironman.
-Tu vois fils, nous sommes puissants. Rien ne peut nous arrêter. Surtout pas des Ombres…
Alors qu’il termina de prononcer ces lumineuses paroles, ce qui restait la vitrine vola en éclat, une ligne de six Ombres se serrant les coudes tel des joueurs de football de l’apocalypse, foncèrent sur l’incandescent ogre. Il fut frappé de plein fouet! BANG! L’Ogre rebondit et termina son voyage dans l’immense fontaine. Inutile de dire que l’eau n’était pas l’élément favori du brûlant personnage.  Pchchchchch! Émit la fontaine accueillant son nouveau locataire qui perdit contact avec le réel en coulant dans l’eau fraîche. Ironman visa les agresseurs de son flamboyant père. Une roquette vint éclater à la tronche d’un des monstres. Le souffle de l’explosion déchiqueta celui qui était plus près de la cible de l’homme de fer. Il s’apprêtait à récidiver lorsqu’un voyant se mit à clignoter dans son masque. Il n’avait plus de roquette! Zut! Pensa-t-il en se ruant sur les quatre dernières Ombres.

VLAN! Un puissant et violent coup de poing provoqua l’éclosion du crâne de la première Ombre à croiser ton héros bicolore. Secouant sa main pour en décoller la cervelle de sa première victime, il jeta ses pieds à la figure d’une autre pauvre Ombre. KAPOW! Comme ses pieds écrasaient le visage de sa nouvelle proie, Ironman déclencha les fusées sous ses bottes. Il s’envola vers le plafond laissant un corps décapité et calciné derrière lui. Il arracha au passage un ventilateur qu’il se mit à faire tournoyer d’offensives façons. Sans crier gare, il fit demi-tour! L’homme d’acier rasa le sol. Il n’y avait pas à dire, le plastique demeurait une matière dangereuse! SCHLACK! SCHLACK! SCHLACK! SCHLACK! SCHLACK! SCHLACK! Les pales du ventilateur tranchèrent les jambes des Ombres dans une éjaculation de sang noir jello. Les trois Ombres s’écrasèrent lourdement sur le sol souillé, leurs corps secoués par les derniers spasmes de vivre gigotaient chaotiquement.
Pendant ce temps, l’Ogre de Feu s’éteignait dans l’eau froide de la fontaine d’un délicatessen en ruine. Le vaurien était dans un état de béatitude. Il flottait dans un tunnel. La muzak tentait d’imiter une Édith Paf sans regret. Une lueur, une lumière au bout du tunnel l’attirait. Il voulait toucher la lumière. Une main tendue dans le faisceau lumineux apparut. Il tentait de l’atteindre désespérément. Il tendait faiblement sa main vers l’autre, vers la lumière. Il voulait la lumière. Il flottait allègrement. Tout à coup, il sentit une main l’agripper fermement et l’attirer finalement vers la lumière.

Ironman tira l’Ogre de Feu de la fontaine.  En sortant l’Ogre meurtri de ce faux pas, l’homme d’acier rouge et jaune venait implicitement de signer un pacte éternel avec son père.
-          Ça va? Ça va? Papa? Gros crétin! Réveille-toi!...
En entendant, les mots gros et niaiseux, l’Ogre de Feu repris conscience et regarda son fils droit dans les yeux.

-          On dit pas ça! Lâcha faiblement le personnage de moins en moins incandescent.
-          Ok! Réveille-toi petit crétin! Répliqua Ironman, sourire en prime.
L’humour de son fils venait de rallumer sa flamme! Il n’en fallait pas plus. L’Ogre de Feu s’embrasa à nouveau. Laissant tout de même quelques questions sans réponse : Est-ce que ce chic restaurant serait rénové? Pourquoi les Ombres patapoufiennes avaient attaqué tes héros préférés?  Les relations père-fils sont-elles condamnées à brûler? Quelle menace planait sur Ironman?


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