dimanche 19 juillet 2009

La guigne ou comme on dit dans un mandarin plus qu'approximatif: shit happens!










Je ne veux pas transformer ce blog en blog de vieux bonhomme qui te raconte ses petits bobos de vieillard. Cependant, je me permets de te narrer ma dernière aventure. Le lecteur assidu, attentif aura remarqué que Flash Gordon prenait un antibiotique. Or, à la loterie de la pharmacologie moderne, ton blogueur favori a pris le numéro gagnant. En effet, j'ai fait une réaction allergique à l'antibiotique, ironiquement, c'était la dernière journée où je prenais ce produit nocif. Mon beau corps de brute s'est retrouvé couvert d'une multitude de boutons rouges qui brûlaient et démangeaient. Vendredi matin, le lutin était en ma rougeoyante et brûlante compagnie. Je ne pouvais donc pas aller à la clinique dès la première heure... Quand sa mère est venue le cueillir, je me suis dirigé à la clinique. Arrivé là, léger problème, la clinique était fermée. Je téléphonai à une autre clinique où l'on me disait qu'on était tout aussi fermé que l'autre établissement. En plus, je devais aller quérir un ami et sa poule à l'aéroport à 13h30! Il était 10 heures. Je me calmai un peu le pompon en buvant un ti café. Entretemps j'appelais à ma pharmacie qui me recommandait chaudement d'arrêter mon antibio. Ô joie! De retour de l'aéroport, je me dirigeai vers la pharmacie pour aller m'acheter du benadryl. Lorsqu'elle m'a aperçu la pharmacienne m'a vertement ordonné de voir un médecin au plus vite. De toute manière dans un cas comme le tien, on n'attend pas, on passe rapidement, dit-elle. You bet! dis-je dans un mandarin plus qu'approximatif. N'écoutant que mon courage et la sensation de brûlure ainsi que mes démangeaisons, je partis à l'hôpital. L'infirmière au triage me dirigea vers la polyclinique où j'avais téléphoné plus tôt dans la journée. Non, elle n'était pas fermée! J'y arrivai un peu avant 16 heures et je rencontrai le médecin à 20h30. Maintenant, qu'est-ce qui peut bien se passer en 4 heures dans une salle d'attente?



La littérature, c'est comme un buffet on peut en reprendre. Je remercie Patrice Desbiens et Mistral de m'avoir accompagné dans cette lugubre salle d'attente
où le temps semblait figé dans le jello. Je pensais à mon fils, le lutin, je riais dans ma barbe. Cette semaine on jouait à un jeu, je devais nommer un animal et il en faisait un super-héros. Or, après quelques minutes j'avais désigné beaucoup d'animaux, ainsi certains étaient rejetés. Soudain, la chèvre. L'homme-chèvre était prêt à sauver la veuve et l'orphelin. Je riais. Je riais. Le lutin ne comprenais pas. Le comique procède comme le rêve pour faire jaillir le rire. Il combine des éléments qui n'ont aucun lien ensemble et bang! Il frappe. L'homme-chèvre me faisais rire et le temps passait. Le chanteur de Def Leppard braillait: Pour some sugar on me. Pour some sugar on me. Pour some sugar on me. Desbiens me demanda Qui tu blâmes? (En temps et lieux 2, p. 11) Je ne pouvais certainement pas blâmer Mistral de quoi que se soit vu que son anti-roman Carton-pâte/Papier mâché m'a comblé de liberté, de poésie et d'humanité. En plus, c'est avec surprise et ravissement que je lisais qu'il aime Les pétroleuses (Carton-pâte, p.88) Soudain, Peter Schilling s'est mit à chanter son succès Major Tom. Toujours mauvaise cette chanson! Entre deux macabres nouvelles , la télé donne un cours sur quand donner de la bouffe solide à son bébé. Autour de moi, les gens s'impatientaient. Évidemment quand toute la famille vient à la clinique, l'attente devient insupportable. Un jeune arabe à l'oeil mauvais invectivait la réceptionniste au comptoir d'acceuil. Un noir qui accompagnait un ami le taquinait en lui disant qu'il avait le sida. La main dans la glace un homme et sa femme riaient de sa maladresse. Moi, je demeurais calme. I'm a patient boy. L'image de l'homme-chèvre du lutin vint à nouveau me faire sourire. J'entendais la voix de Desbiens, celle de Mistral me réconfortait dans cette interminable attente, supplice de la goutte post-moderne, simulation de la noyade dans le vide intersidéral, chaise électrique débranchée, guillotine sans lame, échafaud sans ascenseur... 20h15! Le tableau affiche le numéro B302, j'aivais le B321. Lueur d'espoir. Plusieurs personnes n'avaient pas ma patience. De sorte que les numéros défilaient maintenant à une vitesse affolante. B321 salle 04! J'y courus! Un dernier 5 minutes de vide temporel, puis bang le médecin entra en scène.

Gentil médecin: Salut

FG en combinaison de boutons: Salut, ça va?

Gentil médecin: Oui, qu'est-ce que je peux faire pour toi?

FG en combinaison de boutons: Bin, je prenais de l'Amoxil à marde pis j'ai fait une tite réaction...

Gentil médecin: Tabarnak! Méchante réaction, je pensais que t'avais un coup de soleil! Méchant rash! Ça c'est imprévisible et très fréquent. Parfois les gens ont une réaction en prenant la première pilule, d'autre à la troisième. Des fois c'est la quatrième fois qu'ils prennent le médicament pis à la fin du traitement comme toi les boutons sortent. Tiens, je vais te donner une prescription un puissant anti-histaminique pis un petit boost. Tu vas prendre ça pendant 7 jours.Ça va t'aider.

FG en combinaison de boutons: Merci, bonne soirée...

Gentil médecin: Merci, fais attention à toi mon homme.

Je quittai les lieux rapidement, ne m'arrêtant que pour cueillir mes nouveaux médicaments chez le pharmacien, pusher des bien-pensants. Je descendais le boulevard l'Assomption afin de prendre le bus sur la rue Sherbrooke. J'étais à 200 mètres de l'arrêt lorsque le bus se pointa. Bloqué au feu rouge, le véhicule était immobile. Je me mis à courir comme un fou. Comble de malheur! Le feu tourna au vert. J'accélérai, mais une combinaison de boutons c'est lourd en esti. Trop tard. La guigne avait contaminé ma journée. J'avais raté le bus. Je me résignai à me rendre jusqu'au métro. Métro l'Assomption, ténébreuse station, le quai en était désert. Il n'y avait que mes boutons pour combler le vide. Balade en métro. 21h30 j'étais enfin chez moi. Exténué, vidé, déprimé, assoiffé, affamé. Mon corps brûlait et démangeait toujours. Je mangeai une pizza fraîchement livrée. Je pris 2 pilules vertes en buvant de l'eau et en mangeant un popsicle orange. Je me sentais comme Red Ketchup! J'avais maintenant besoin de support chimique pour survivre... J'allai enfin me coucher pour dormir du sommeil du juste.

''En m'éveillant ce soir dans la demi-pénombre de ma chambre, la bouche mauvaise de trop de gin, ma première intuition d'homme conscient fut que j'étais ébloui de vivre. Ébloui de vivre.''

Christian Mistral, Papier mâché, p.146



Malgré cet éblouissement, les démangeaisons et et les brûlures régnaient sur mon épiderme. Je retournais tout de même au pays des beaux rêves:







Pourquoi Marilyn Manson? En fait, j'ai choisi cette chanson parce que je l'ai toujours aimé. De plus on peut voir dans ce clip M. Manson se frotter vigoureusement la bedaine. Or, il me semblait que mon ventre était le foyer de la démangeaison et je rêvais de me gratter le bedon avec un tesson de bouteille à la manière Manson.














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