jeudi 30 octobre 2008

Place à la création!


Le Rayon d'Or

L'inquiétant vent des années 80 soufflait froidement sur la quatrième rue. Shawinigan portait son déguisement d'Halloween, costume composé du froid, des feuilles mortes qui virevoltaient et d'un vent plus que glacial. Je marchais sur la quatrième, je me dirigeais vers le Rayon d'Or, une brasserie. Je menais une enquête peu banale. En effet, ce n'était pas tous les jours qu'on retrouvait le cadavre d'un prêtre dans une école secondaire, même à Shawi. Le cadavre portait le numéro de téléphone, de la vedette de ce débit de boisson, grossièrement tatoué sur son derrière dénudé. La direction de l'école m'avait chargé de l'enquête, me demandant, du coup, la plus grande discrétion. Je pouvais rester discret, mais une aussi petite ville ne connait pas la discrétion.

J'ouvrai la porte du Rayon d'Or et entrai dans une dimension que je n'aurais pas cru possible. On avait beau être en 1984 à Shawinigan, mais une musique tonitruante sortie d'une pub d'un club Merde, ça blessait les tympans. Haut les mains! Haut les mains! La vedette Damien Robitaille, pianotait tous les soirs sur son clavier offrant aux clients de la brasserie un répertoire musical pour le moins original. Alliant musique de pub et de chansonnier, les représentations endiablées du chanteur attiraient beaucoup de monde dans cette buvette au nom solaire.

L'endroit n'avait de solaire que le nom. C'était un des endroits les plus sombres dans lequel j'avais mis les pieds. Évidemment, le lourd nuage de fumée de cigarettes, ne favorisait pas la lumière. Damien continuait à frapper sur son bruyant clavier tout en se dandinant sur son tabouret. Dans une finale épique où tous les clients ivres frappaient dans leurs mains, Damien quitta la petite scène se dirigeant vers le fond du bar, là ou dans un petit couloir s'ouvraient des portes vers les toilettes.

Histoire de commencer mon enquête, je me dirigeai à sa suite loin derrière. J'arrivai à l'exigu couloir, outre les salles de bain, au fond dans les ténèbres, une petite porte privée recouverte de cuir rouge nuisait au début de cette enquête. Je m'approchai furtivement de la porte persuadé que tout le monde dans le bar était trop occupé à festoyer pour me remarquer. Je posai ma main sur la poignée pour la sonder. Au même moment, une tonne de brique sonda mon crâne, je sombrai dans un brouillard aussi épais que la fumée glauque du Rayon d'Or.

À suivre...




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