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Flash est de retour, pour le meilleur et pour le pire. Yéa! |
Cet
été, tandis que tu es attablé sur une ensoleillée terrasse et que tu sirotes une
sangria glacée avec maman, une bière
fraîche avec papa en te demandant ce qui cloche sur la toile, dis-toi que ce bon vieux Flash détient
encore la solution à ton problème virtuel. Je sais, je sais, neuf mois, c’est
long! La blogosphère te paraît bien
moche, morne et mièvre quand je n’y suis pas. C’est normal, la réalité est une illusion due à un manque
de Flash Gordon. Laisse-moi te raconter ce qui m’est arrivé. J’ai ressuscité la
fin de semaine de Pâques. La résurrection reste toujours chic et de mise pendant
le week-end pascal. Ainsi, à la manière de Jésus, j’ai vu la lumière au bout du
grand tunnel. Prends-toi à nouveau ton breuvage préféré et lis attentivement ce
qui suit. Gâte-toi! Je suis le soleil
estival, rien de moins qu’un rayon qui illumine ta vie. Mets de la crème
solaire, embrasse ma mère, phoque mon
père, pis check ça!
Donc,
une feuille encore plus humide que morte ballotait au vent. Sa froideur enneigée
me chatouillait le bout du nez. Je me réveillais doucement. La neige tombait. J’étais
au centre du parc, recouvert d’une neige encore plus lourde qu’humide. Un vent
léger soufflait. C’était sombre et gris.
Je me demandais ce que je foutais là. Je me secouais la tête comme pour me
remettre les idées en place. Pourquoi étais-je au centre du parc, mouillé,
souillé de neige aussi fondante que puante? Je me relevais doucement. J’avais de la
difficulté à me tenir debout mes chevilles tremblaient sous mon poids. Alors
que je me rendais compte que je portais un costume de fée irlandaise, je me
suis rappelé. Les réponses sont arrivées tardivement dans le frisquet printemps
de mes idées ensevelies.
Je
m’étais légèrement endormi dans le parc par une belle soirée d’Halloween
arrosée. J’étais allé fêter dans un bar. Je m’étais même déguisé en aguicheuse
fée irlandaise. J’avais embrassé tout ce que l’établissement licencié comptait de
femmes, même celle qui portait la barbe. Il faut dire que j’avais fait fureur
avec mon déguisement. Mon chapeau vert, bien planté sur ma perruque rousse me
donnait fière allure, mes yeux de feux bleus avaient embrasé autant de cœurs
que de culottes. Ce n’est pas pour t’émoustiller cher lecteur, mais ma moulante
robe verte mettait en valeur mon joli cul de blogueur. De plus, mes faux seins
donnaient l’impression qu’ils allaient faire exploser le joli trèfle vert
émeraude qui recouvrait mon opulente poitrine qui rappelait vaguement celle de Cindy. D’ailleurs,
c’était bien parce que ma belle lesbienne d’amour m’avait broyé le cœur que je
m’étais lancé corps et âme dans le travestisme et la surconsommation d’alcool,
à tel point que j’avais dormi près de six mois dans ce sombre parc. J’étais
rien de moins que le beau au parc dormant!
Pendant
que je rêvassais que j’étais une belle princesse virile, le jour cherchait à
fuir. Un vent frisquet soufflait de plus bel. Crisse! C’était une vraie journée
de Pâques : grise, froide, menaçante, apocalyptique. Une journée de mort, pas de résurrection! D’ailleurs
à Pâques il y avait toujours une macabre odeur de mort qui flottait. Ce jour,
où je me suis réveillé ne faisait pas exception à la règle. Le souffle putride
d’Éole balayait les feuilles mortes et les détritus que la fonte des neiges
dévoilait. Transportée par le vent, l’odeur envahissait me narines. Pouah! Quel
morbide et infect parfum!
Il
me semblait cependant que l’odeur était plus prégnante et puissante que
d’habitude. En plus, la senteur était accompagnée d’une clameur. En effet, de rauques et agressifs cris résonnaient dans
la fuite de la lumière. Les sons semblaient se rapprocher, tout comme leurs
partenaires, les effluves mortuaires.
Crénom
d’un crisse ressuscité du calvaire! Ces cris et ces effluves apocalyptiques
n’étaient pas que le simple fruit de cette sale fête religieuse. Non! Lorsque
je relevais la tête pour voir d’où venaient les vociférations malodorantes, je
les ai aperçues : Toutes mes ex-blondes ! Dans la pénombre envahissante, elles avaient encerclé le parc et elles
s’approchaient agressivement de moi. Mes ex s’étaient apparemment transformées
en zombies, leur peau était tour à tour grisâtre et verdâtre, elles marchaient
lentement en grognant. C’était une terrible vision! Tous ces cœurs que j’avais
brisés revenaient me hanter! Mes chevilles se sont mises à trembler et ce
n’était pas dû aux verts talons hauts.
Pour
la première fois de ma vie, j’avais peur! J’avais beau être un travelo alpha,
j’avais la chienne! Mon cher lecteur
aussi avisé que cultivé, tu n’es pas sans savoir que les zombies se nourrissent
de chair humaine et particulièrement de cerveau humain. Or, les mauvaises
langues le disent, le cerveau d’un homme est logé dans son membre viril. Ainsi,
malgré mes oripeaux féminins, j’étais un mâle à part entière. Par conséquent,
j’avais peur de me faire bouffer la trique par toutes mes ex devenues zombies.
Il arrive parfois que l’action la plus brave et sensée qu’un homme puisse poser
soit de prendre ses jambes à son cou, ce que je fis sans attendre mon reste et
abandonnant mes escarpins verts. Entouré, je courus donc vers le centre du
parc, là où aucunes zombies n’étaient encore arrivées. Sans que je ne l’aie vu avant, j’aperçus un
néon rouge qui clignotait : SORTIE. L’affreux néon clignait au dessus de l’entrée
d’un sombre tunnel.
Je
dois te confesser que j’ai parfois la sinistre impression que ma vie est un
dessin-animé. Le bonheur Roadrunner échappe toujours au coyote Flash, qui
survit à toutes les chutes, les pierres et les explosions...
RRROUAARRRRR!
Un hurlement effroyable me sortit de ma rêverie. J’empruntai le tunnel pour
échapper à mes poursuivantes. Je courais à en perdre haleine comme si ma vie en
dépendait. Puis, une lueur apparut au bout du tunnel. Ton ami Flash s’enveloppant
de lucidité brutale avait toujours tendance à penser que s’il y avait une
lumière dans un tunnel, c’était qu’un train arrivait pour l’anéantir. Mais, je
préférais courageusement me faire écrapoutir par un train que de me faire
dévorer par mes ex qui hurlaient toujours. Je continuais donc à courir vers
cette salvatrice illumination.
Aveuglé,
je fonçai malgré tout tête première dans la lumière. J’atterris lourdement sur
le sol. Sonné, je me relevais pour tomber nez à nez avec le Lutin qui tenait la
main à un vieux bonhomme. Ce cher Lutin s’exclama :
- Salut Flash, écoute Flashshshsh, je te
présente mon ami Jodo. Il est un peu capoté, mais comme tu le sais la folie est
la mère de toutes les sagesses.
En
terminant, sa phrase mon fils lâcha la main du vieux qui se mit à s’agiter furieusement
comme si une mouche nucléaire l’avait piqué.
-
Tu ne dois pas rester dans la souffrance! C’est une couche de ton cerveau
infantile qui t’empêche de vivre la réalité. Ça suffit! Enlève ta souffrance
comme une veste, puis crée avec ta merde!
Jodo
avait dit tout ça en gesticulant tel une vitale luciole. Sans mot dire, le
vieux barbu halluciné monta dans une locomotive que je n’avais pas vue.
-
Enlève ta veste de souffrance! Cria-t-il.
J’enlevai
ma veste et lançai ma souffrance à Jodo qui avait mis la casquette du conducteur
de train. Il l’attrapa et la projeta dans la chaudière. La locomotive se mit en
branle et s’enfonça dans le tunnel par lequel j’étais arrivé.
-
Viens papa, on va cultiver des pommes. Dit le Lutin qui alla s’asseoir à son piano.
‘’Assis-toi!’’ Termina-t-il en pointa la
chaise devant l’ordinateur qui lui faisait dos. Je m’exécutais sagement. Le
soleil brillait une douce brise soufflait. Le Lutin jouait une pièce aussi
énergique que joyeuse. J’écrivais au rythme de sa musique. Nous
pianotions, installés à nos claviers
respectifs. Ainsi, nous faisions pousser
des pommes.
Trame sonore d'une jouissive résurrection.
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