Au hasard de mes noirs vagabondages nocturnes, une nuit de pleine lune argentée, je m’étais accroché les pieds dans ta chambre rouge. Tu m’avais remarqué, ainsi, quelques jours plus tard, je trouvai une invitation dans ma boîte aux lettres, ça me changeait des factures de papier brun. Tu me convoquais dans ta chambre rouge. J’acceptai l’invitation sur le champ doré.
Le soir convenu, à 23 heures 23, ponctuel comme une rubiconde montre suisse, j’entrai dans ton antre rougeoyante. La chambre rouge semblait déserte. J’appelai. Une fois. Deux fois. Trois fois. Mes appels restèrent curieusement sans réponse. Un divan rouge trônait à l’entrée de la pièce, il sollicitait mon postérieur, comme tu n’y étais pas, je posai mes humbles fesses sur cet invitant canapé rouge. Il était très confortable. De mon siège, j’embrassais la pièce du regard, de lourds rideaux de velours pourpres pendaient tout autour de la pièce, ces tentures camouflaient une tapisserie écarlate aux motifs cramoisis. Dans le fond de la pièce, s’étendait un immense lit défait aux brillants draps de satin rubis. La jaune lumière de la petite lampe verte s’accrochait dans le tissu de ton invitante couche satinée. Ta chambre rouge était enveloppante, cocon excitant perdu dans l’espace temps. Excitant car il y flottait un enivrant parfum de luxure. Mon regard bleu explorait toujours ton antre rouge utérin, près du lit, une jolie commode acajou, dont les tiroirs béants dévoilaient leur coloré contenu, piqua mon insatiable curiosité. Je distinguais un arc-en-ciel de textile. Je m’approchais pour mieux voir cet assemblage coloré.
Je fus plongé au cœur de ton jardin secret de dentelles. Des soutiens-gorges de toutes les couleurs pullulaient dans ce tiroir, ils côtoyaient une multitude de slips de divers modèles. Non content d’avoir satisfait visuellement ma curiosité, je plongeai mes mains dans la Vie en rose. La texture des multiples dentelles stimulaient mon épiderme comme mon imaginaire.
Je me mis à voir ton opulente poitrine dans un soutien-gorge marine, ensuite elle m’apparut prisonnière d’un soutif blanc, puis tes seins foncèrent dans mes mains pour que je les libère d’une prison maintenant noire, j’en profitai pour les malaxer, les soupeser et sentir tes mamelons durcir à travers la dentelle violet. J’appréciai aussi voir tes autres dessous : tes slips colorés m’émoustillèrent. Les jaunes, les fuchsias, les turquoises, les ocres et les mauves. J’avais sorti tes beaux seins laiteux de leurs bonnets rouges, je distinguais la forme de tes lèvres, moulées par ta culotte noire, je devinais même une zone assombrie par l’humidité de ton sexe…
Je fus sorti de mes rêveries par le bruit de ma boucle de ceinture tintant en tombant sur l’épais tapis rouge turc. J’avais le froc aux chevilles. Ma main gauche dans la dentelle du tiroir-entrepôt La vie en rose, me gardait en contact avec mes fantasmes, ma main droite bien serrée autour de mon membre tendu s’agitait frénétiquement en t’imaginant, en t’espérant et te fantasmant. Je pouvais sentir le parfum de ton antre humide. Je m’astiquais joyeusement le manche rougit par la frénésie masturbatoire. Soudain, j’entendis le froissement d’un pan de rideau de velours. Je te vis. Tes yeux bleu azur fixaient mon turgescent gland violacé. Je plongeai mon regard bleu acier dans le tien, alors que nos regards se mélangeaient pour donner un bleu électrique, le rouge sang de tes jolies lèvres m’électrocuta. J’explosai dans un puissant orgasme technicolor qui me fit voir des étoiles multicolores. Ma queue giclait de plaisir, les étourdissantes étoiles tournaient autour de moi, mon sperme blanchâtre volait dans les airs et crashait sur l’épais tapis rouge turc. Éros avait investit cet espace et avait joué du pinceau dans les pigments de mes fantasmes qui me donnèrent un orgasme en technicolor. À n’en point douter, je reviendrai dans cette chambre rouge…