Mon esprit est une machine à popcorn. Ce blog sera un espace de liberté pour laisser éclater mes pensées maïs soufflé. Du rose, au beurre, du cracker jack... Attention, ça pogne entre les dents. Prothèse dentaire s'abstenir.
Je t'embrasse cher lecteur! Ma langue de blogueur rencontre ton œil de lecteur, elle glisse sur ta boule de Noël oculaire hummm... Joyeux Noël à toi! Quoi!?!?!? Ouate de phoque?!?!?!? Tu me dis que je suis en retard? Ce que tu es à cheval sur des principes temporels dépassés. Je t'offre un Joyeux Noël intemporel, universel, sexuel et naturel! Dans une perspective wampassienne, c'est la fête tous les soirs. En fait, ça devrait l'être.
Attentif, lucide et perspicace, tu auras remarqué que cette année je n'ai pas maudit Nouelle... À toi, je peux le dire, je me confesse, je n'ai sacré que deux- trois fois contre Nouelle, la famille, la bêtise et le consumérisme. Crisse! Je m'adoucis presque... Bon! Ce soir, c'est Noël! Santé!
Au hasard de mes dérives virtuelles dans la blogosphère, je tombe parfois sur des blogues qui en valent la peine. Un soir, j'étais chez le Terrible, j'y découvrais Europa de Lars Von Trier. J'aime ça aller chez Ivan, il comble souvent mon inculture. Donc, je visionnais la bande annonce hypnotisé et bouleversé à cette seule vue. Une fois terminée, mon œil a été attiré par un nom: Un câlice de chien sale. Je suis allé fouiner là. Le chien, il a du mordant. Oublie, l'insipide et superficielle Clique du plateau. Tous au chenil! Son humour a du chien. Il pose un regard sans complaisance sur notre monde. Au détour d'une nuit ponctuée par ma toux et ma fièvre, je suis tombé sur un billet où il salue le givre qui recouvre mon intelligence. Je te salue aussi et te dédie cette chanson:
J'attire ton attention sur cet essentiel bouquin. Ça se lit comme un roman. Je l'ai littéralement dévoré. Un véritable ''page turner'', ce livre de Jean-François Nadeau lève le voile sur un pan de notre histoire souvent occulté. De plus, il montre bien que les idées véhiculées par Adrien Arcand étaient dans l'air du temps. D'ailleurs, le succès de son parti reposait sur cet air du temps, un antisémitisme omniprésent soutenu par l'Église catholique à l'époque comme par les diverses associations et regroupements de toutes sortes. La force de ce Arcand résidait aussi dans son discours populiste à souhait. D'ailleurs, la plupart de ses fidèles étaient des gens peu instruits, ouvriers, petits commerçants, etc...
L'histoire a la fâcheuse tendance à être cyclique. Or, il me semble que les planètes s'alignent pour recréer des circonstances sociales, politiques semblables à celles qui ont fait éclore le mouvement d'Arcand. Évidemment, le juif ne sera plus la cible et la pierre d'assise de ce discours haineux... on préfère casser du sucre sur le dos des méchants communisses. Remarque comment la droite nous baratine que ses idées n'ont pas de place au Québec. Les Estis! À suivre...
P.S. Je me permets de donner un coup de règle sur les doigts de Lux Éditeur. Le bouquin dont je viens de t'entretenir contient quelques honteuses fautes orthographiques qui n'ont pas leur place dans un ouvrage digne de ce nom. Ça m'a crissement irrité.
Bon, confession: je suis un fan fini de Dexter. J'ai commencé à regarder ça tout doucement l'été dernier pis tout d'un coup j'ai été happé par cette histoire, ce personnage. Je suis devenu un junkie de la série. Certains diront que cette émission banalise les meurtres et rend sympathique ce tueur en série... Pas rapport 'stie! L'intérêt de ce chef d'œuvre télévisuel est ailleurs, chez le passager ténébreux. Le discours général de Dexter est intéressant. Un discours sur les apparences, sur les masques que l'on porte, sur la société, sur les relations humaines, sur la paternité et le désir de ne pas transmettre son passager ténébreux à son fils... Bref, il y a un ensemble subversif là-dedans qui me passionne. Ce petit préambule t'introduit à l'écho des stars.
Me voilà en classe, je donne mes cours de communication orale. J'ai une vingtaine d'étudiants. Ils viennent de partout dans le monde: la Chine, la Roumanie, la Moldavie, le Chili, Cuba et le Vénézuela. Ils ont tous différents. Pourtant, il y en a qui m'est familier. Sa démarche, ses traits, sa voix, son langage corporel... C'est lui! C'est Dexter! Il dit qu'il s'appelle Julio, qu'il est brésilien, qu'il a des amis québécois. Mais, je suis pas un con, on ne me la fait pas à moi. À la pause café quand il parle avec les autres brésiliens, ceux-ci marmonnent des insultes comme idiota, estupido, assimilados, estabelecido et d'autres expressions que je n'arrive pas à saisir. Julio dit travailler au WacDo et veut étudier ici en aéronautique. Pousse pas le bouchon petit! J'en ai vu d'autres! Il est bin bon dans sa série télé, mais dans le rôle du brésilien qui veut réussir dans l'Éden québécois, il joue faux.
Un soir après la classe,je pris mon courage à deux mains pour le confronter.
- Écoute Julio, je sais qui tu es! Je suis honoré de t'avoir dans ma classe, mais j'aurais aimé que tu me dises la vérité.
- Heu... prof, ché pas de quoi tu parles. Dit-il.
Il me cherchait l'esti. Il avait même pris son accent québécois. J'avais mené mon enquête, ses collègues brésiliens m'avaient avoué que son accent en français était mieux que son envahissant accent anglais quand il parlait portugais. Je repassais à l'attaque!
- Heille! mon esti d'motherfucker! j'le sais que t'es Dexter! Si tu me dis pas ce qui va se passer au dernier épisode, non seulement je te crisse dehors de ma classe, mais j'appelle tous les paparazzites d'Hollywood et tous les Pérez Hilton de ce monde... Vas-tu la sauver Lumen? Tu vas te farcir Jordan Chase? Debra va-t-elle te pogner? Découvrir ton dark passenger? Pis à part de t'ça qu'est-ce que tu fous dans ma classe?
Flegmatique comme un poêlon anti-adhésif, il lâcha:
- Bin... Prof...
Il m'appelait toujours prof, comme on dit boss, capitaine, patron, chef. Je ne peux pas dire que je tripe quand on s'adresse à moi en utilisant l'un ou l'autre de ces noms. Je le dévisageais comme un vampire regarde un bout de boudin à la boucherie.
- Bin... Prof... Je l'avoue, je suis bien Michael C. Hall, je me trouve un peu dans ta classe à cause d'Iggy Pop... T'as vu l'épisode où Dexter fait des rencontres de A.A.?
J'acquiesçai d'un hochement de tête vaguement dubitatif et interrogatif.
- Bon, je faisais des rencontres comme celles là et j'y ai rencontré Iggy Pop que j'aime bien, de fil en aiguille on a jasé pis on s'est liés, au fil d'une conversation je lui demandais où il avait appris le français, tout bonnement il souffla qu'il avait eu la chance d'avoir le plus grand prof de français de l'univers, le Yoda de la langue française, le seul et l'unique Flash Gordon...
J'étais stupéfait! Ironiquement Iggy Pop était de loin mon pire étudiant à vie, c'était mon premier jedi incomplet que j'avais échappé en début de carrière. Écoutant Julio/Dexter, je me sentais prisonnier de la fable Le Corbeau et le Renard comme un con de corbeau je laissai tomber mon morceau de fromage:
- Je suis flatté et honoré de l'entendre, cependant Iggy est un échec. Mais, cette expérience professionnelle m'a permis de m'améliorer. Écoute bien petit, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort!
Dexter me regardait comme un boudin regarde un végétarien.
- Qu'est-ce que tu en penses? As-tu déjà parlé à l'Iguane en français? Pis à part ça, chuis curieux dans quel mouvement l'as-tu rencontré?
- Bin là... Prof, c'est anonyme ces affaires-là.
- Enweille, dis le moi pis tu vas avoir une bonne note, meilleure que celle d'Iggy.
- Ah! Ouin! Ok! Je lève le voile sur l'anonymat, je l'ai rencontré chez les G.M.A., les Grands Masturbateurs Anonymes.
J'étais flabeurgasté! On aurait pu s'y rencontrer puisque je suis un membre actif du mouvement, mais ce qui me surprenait encore plus était son utilisation de l'expression ''lever le voile''. Il y avait anguille sous roche, qui lui avait appris à utiliser cette expression? Alors que je me questionnais, la session se terminait et Dexter disparut comme l'éphémère plaisir d'une bonne branlette. Il ne me restait que l'inquiétant souvenir du terrible massacre que fait Iggy de la phonétique française.
Tabarnak! Je ne peux m'empêcher de trouver sympathique la démarche des artistes qui chantent dans une autre langue que l'Inglitche! Toi là-bas dans l'ombre, qu'en penses-tu?
P.S. Je t'offre ici, la pointe de l'iceberg sur lequel s'appuie ma glaciale pédagogie. Ne me remercie, je le sais: je suis généreux et magnanime.
Dans un métro bondé de débiles à l’insupportable heure de pointe.L’infâme Station merdique Berri-Uqam. Détestable ligne orange, direction 450 d’imbéciles. Un crétin entre en courant dans l’étron roulant au moment où malheureusement les portes se referment en l’évitant. Le dégénéré porte une veste brun marde qui s’agence très bien avec sa tronche de connard, ses souliers sports de salon blancs comme la Vierge Marie, une blancheur douteuse qui prouve que Jésus était non seulement le fils de Dieu, mais aussi d’un village entier. En se retournantsa cravate de mauvais goût s’est coincée dans les portes comme un prépuce dans une fermeture éclaire. Une jeune pouffiasse assise sur son gros cul de conne pouffe de rire, dinde que l’on va égorger. Notre débile se met en tabarnak. Il réussit à l’injurier même si sa cravate-prépuce lui enlève une crédibilité qu’il n’a visiblement jamais eu. Il atterri à Sherbrooke comme une mouche à marde dans un brouet dégueulasse. La pouffiasse monte le volume de son crisse d’ipod cheap 2002 full démodé en murmurant les injures et insultes qu’elle a apprises dans un médiocre cours de français donner par un exécrable prof d’un ministère pourri d’une emmerdante petite province qui le restera toujours. Deux heures de supplices plus tard, je croise encore, le fils de pute à cravate à l’Emmerdothèque Provinciale. Le con est en train de faire semblant de lire une feuille de chou, Le Monde Diabolique, son esti de téléphone sonne niaiseusement. Une fille aux yeux bridés mais à l’allure débridée passait derrière le débile de service, elle se salit la main en lui crissant un claque de moumounes derrière son crâne de merde.
Le rire est un véritable antidote à notre funeste destin. Anesthésie momentanée du cœur, pied de nez à la bêtise, aux épreuves et à la mort. On vient de m'annoncer que Leslie Nielsen a passé l'arme à gauche en sortant les pieds devant. Phoque! J'attendais The Naked Gun 4 fun, avec impatience. Esti! Je vais m'en passer. En attendant, je me repasse les autres films de la série.
La ville continuait son lancinant et langoureux strip-tease automnal. Les arbres s'effeuillaient joyeusement perdant leurs vêtements bigarrés. La métropole comme un artisan du 281 dévoilait son phallus grisâtre. De mon salon, j'observais qu'il avait bien besoin de viagra pour retrouver une rigueur et une vigueur honorable. Malgré tout, il pointait la grisaille d'un ciel gris menaçant.
Gris. Gris éléphant. Pachydermes fascisants. Ils n'ont pas de cœur, pas d'âme. Leur démarche mécanique ne vise qu'à broyer des humains pour satisfaire la maudite machine. Je propose de faire éclater cette satanée machine. Boum!
Boum! Boum! D'exploser mon cœur a cessé, rapiécé il a été, je l'ai rafistolé comme une vieille swamp pompe. Dans les restants de jus de désespoir il s'est remis à pomper la vie. Les soubresauts de marde ont cessé à la lumière du vide... Puis, nouveau coup de masse dans la pompe à vie. Mon amie, depuis une vingtaine d'années, cette chère Petitloup songe à s'exiler chez les belges. Ça fait BANG en esti. Ne me quitte pas comme chantait l'autre belge. Je déconne un peu, je sais qu'elle prendra la bonne décision pour trouver son bonheur. Quand mes amis sont heureux, je le suis.
Heureux?!?!? Je sais pas... Cet automne, le petit bonheur est simple. Le Lutin l'a ramassé. Avec des crayons de bois on l'a colorié en écoutant de la musique.
Le choix de l'image revient au Lutin qui vit une intense période starwarsienne. Les couleurs surnaturelles illustrent notre quête d'originalité et d'authenticité. Ça va en prendre de la couleur parce que la République Démocratique du Québec s'embourbe dans un infâme bourbier, pis le gars qui a les deux mains sur le volant fait rien que peser sur le gaz, faque on cale dans marde...
Virevoltant dans le tourbillon de la vie je n'ai pas pris le temps de te parler de ma soirée de samedi le 9 octobre dernier. Quelle soirée! J'y ai même fait un plein d'humanité, ça m'a fait un bien fou. Viens, je te raconte.
Mercredi dernier, revenant à la maison avec le Lutin, je me préparais à aller abreuver des étudiants avides de français quand ma charmante progéniture s'est mise à lire le titre du roman que je suis en train de lire. Hésitant sur la première syllabe il lut fièrement: Les corpuscules de Krause, Sandra Gordon.
- C'est qui ça Sandra Gordon, demanda mon héritage biologique.
- C'est la gardienne d'la cour à scrap! Elle a écrit un roman...
- Cool papa! Tu la connais!?!?!?
- Heu... Noui... genre... Mais là, papa a pas le temps de te raconter, on s'en reparle, ok? je te raconte demain.
- Ok papa! dit le Lutin en allant répondre à la sonnerie de la porte d'entrée.
La Patate Frite est arrivée et je suis parti. Avant d'aller plus loin dans cette laborieuse narration, je dois te dire que La Patate Frite est un de mes amis. Il porte ce surnom parce que son père opérait une roulotte à pétaks frites! Bon! Ceci étant clarifié, reprenons la route du 9 octobre 2010 à l'Absynthe. Les paramètres spatio-temporels sont clairs? Peu importe, on continue! Embarque on n'ira pas trop vite...
Samedi 9 octobre, je me sentais comme Jeanne d'Arc qu'on amène au bûcher. M'en allais rencontrer des gens que je connais sans connaître, que je fréquente par blogue interposé, dont je lis et apprécie l'humanité... Bref, le passage de la blogosphère au réel m'intimidait. J'avais des craintes baudelairiennes. Sortant du métro, je me dirigeais vers l'Absynthe me frayant un chemin dans la foule bigarrée sur la rue St-Denis. Fébrile, j'étais. Arrivé devant l'établissement licencié, j'en gravis l'escalier bien que ça avait l'air crissement mort. J'entrai timidement. M'installant au zinc et commandant une pinte, je tombai nez à nez avec ma ferrailleuse préférée!
- Salut Sandra! dis-je
- Salut Flash! T'es exactement comme je l'avais imaginé! Viens...
M'entraînant dans l'antre rougeoyante de l'Absynthe, Sandra Gordon m'amena au cœur d'une tornade d'humanité. Tourbillon de rencontres, d'accolades et de serrages de mains. Attention! Ça tourne! Mistralgéant comme son œuvre, Venise ouverte et curieuse comme son blog accompagné par Marsison sympathique conjoint, l'incroyable et généreuseBlue et son énigmatique mari, Maxime et son chum, Ivan qui n'a de terrible que le nom, Guillaume avec qui je partage une certaine colère et culture musicale, Nancy et Pascale, Samuel avec qui j'ai peu parlé, tout comme le discret Plumitif, le réservé mais allumé Stéphane et son amusant pote Frédéric... Bout de crisse! J'ai cligné des yeux pis c'était fini! Je n'ai pas eu le temps de parler vraiment à tout le monde présent, mais j'ai fait de belles rencontres, j'ai passé une excellente mais trop brève soirée. Je suis surtout reparti avec le réservoir à humanité bin full. En prime, j'avais dans la poche le roman de Sandra. Je me sentais comme un enfant le matin de Noël, haleine de bière en plus!
Merci! Je vous embrasse tous!
Tiens une chanson tourbillon, en écho à mes craintes baudelairiennes!
Je suis à lire le roman de Sandra, je t'en donne des nouvelles!
P.S. J'ose espérer que je n'ai oublié personne dans ce tourbillon, si c'est le cas, pardonnez moi, j'avais le cœur comme l'esprit pris dans la foule. Si je t'ai oublié, n'hésite pas à me laisser ton commentaire ou tes insultes.
Est-il approprié pour un garçon d'offrir un dessin de pénis et de vagin à une amie? Pas de panique su'l Titanic! Je t'explique avant que tu appelles la DPJ.
La photo n'a pas rapport, en fait un peu... Le Lutin et moi jouions à faire des combats de sabre laser comme dans Star Wars. Le petit vit une grosse période guerre des étoiles, il découvre ces jours-ci les vieux films de Georges Lucas. Il s'amuse ferme et se prend pour un chevalier jedi. Donc, on jouait. Il était Yoda, j'étais Darth Vader. Bon, les exégètes starwarsiens me diront que c'est impossible et je leur dirais d'aller se faire voir ailleurs. Le combat faisait rage. Yoda sautait, son épée verte fendait l'air. Mon arme à faisceau rouge croisa celle de mon adversaire. Un bruit d'éclairs électriques résonna. Yoda défia Vader de son regard plein de force.
- Gentil, tu n'es pas, du sombre côté , sombré tu as... déclara solennellement le jedi vert
- J'ai pété dans mon costume pis ça pue, la force ne pourra pas me sauver aussi sombre soit-elle dis-je dans un écho de bonhomme carnaval.
- Ouin... ça schlingue papa, ça pue waaaarrk! Lâcha le Lutin en reprenant son rôle de fils.
- C'est pas moi! C'était une blague! objectai-je
Souriant malicieusement le Lutin quitta le lieu de son méfait pour aller se commettre dans le salon. Il y avait une pile des œuvres picturales de ce très cher flatulent Lutin alter ego de Yoda dans ce texte.
- On va trier tes dessins pis on va garder les plus beaux, décidai-je en pointant la production artistique empilé sur le sol
- Bonne idée papa!
On triait les petits dessins du Lutin dans la joie et l'allégresse. Les dessins jugés sans valeur artistique ou émotive étaient déposés dans la bac vert, les autres avaient leur place dans la bibliothèque paternel, au-dessus des bd à côté des dicos. Soudain, je suis tombé sur une œuvre étrange, une forme brune et une tache jaune violent. Me demandais ce que c'était, pourtant habituellement je suis assez bon au test de Rorschach, je vois toujours des vulves et des seins... Désireux de sonder la psyché de ma descendance, je demandai au Lutin de quoi il en retournait pour ce mystérieux dessin:
- Papa! Je peux pas te le dire, c'est personnel!
- Bin là! Personnel !?!?!? Personnel??!?!?! Comment ça Lutin? À part ça tu peux me le dire, je pense qu'on est assez intime vu qu'on partage nos pets pis qu'on se bat ensemble... Tsé, tu peux tout me dire petit...
- Bon! Ok... c'est un pénis pis un vagin, je vais donner le dessin à Gouine-de-Lys, c'est mon amie...
- Heu... Tsé, Lutin si tu veux que Gouine-de-Lys reste ton amie, c'est peut-être mieux que tu lui donne pas ton dessin.
- Bin là! Elle m'en a déjà donné un!
- Tu veux dire un dessin de pénis et de vagin?!?!?
-OUIIIIIIIIIIIIIIII!
Je restais perplexe, mais comme mon fils j'ai décidé d'entrer dans la modernité relationnelle. Y-a-t-il une fille qui voudrait me donner un dessin?
Je flotte à Berri-Uqam, j’entre dans le métro orange direction Xizhimen. Vêtu seulement d’une veste marron, porté par des Vierges Marie pures et blanches, les portes du wagon se referment sur mon phallus. Je perds l’équilibre.
Une jeune fille auxseins nus assise sur le banc juste à côté de moi se force pour éclater de rire, elle déclenche un rire gras, collectif, oppressif dans tout le train. Je me fâche, mais mon phallus coincé dans la porte ballotte mollement comme ma crédibilité qui file honteusement. Je vois une multitude de visages moqueurs et rieurs. La jeune fille qui a provoqué ce rire monte le volume de son ipod au point où tout le monde a sur les lèvres les paroles de la chanson. C’est insupportable. Je descends.
Réfugié à la Bibliothèque Nationale toujours porté par des Vierges Marie pures et blanches, je remarque que tous les visages aux yeux bridés lisent Le Monde Diplomatique, ils ressemblent à des passagers du métro, mon téléphone cellulaire sonne brusquement, mon téléphone cellulaire sonne violemment, mon téléphone cellulaire sonne constamment, la sonnerie est la chanson du métro. Une femme asiatique, dont les seins rebondissent, passe derrière moi et me frappe le derrière de la tête d’un coup de Monde Diplomatique roulé serré. À cet instant précis, je me réveille.
Incroyable! Un métro à l’heure de pointe! Direction Montmorency! Un homme entre évitant les portes. Tchak! Diantre! Il porte une veste brune! Ce n’est pas tendance! Surtout avec une cravate de cuir coincé dans les portes.
Ah! Ah! Ah! Pouffe de rire une jeune fille. Grrr! Se fâche l’homme, dont la crédibilité est coincée avec sa cravate! Il sort en trombe et en colère à Sherbrooke! Surprise! Le volume du ipod de la jeune fille monte au rythme des paroles qui se baladent au bout de ses lèvres.
Sacré nom d’une pipe! Montréal est un village! Cent vingt minutes plus tard, je tombe sur la veste brune! Son propriétaire lit La Semaine à la Bibliothèque Nationale. Twilli! Twilli! Sonne son téléphone! Coup de théâtre! La jeune fille asiatique au ipod lui crisse un atémi derrière sa tête démodée! KIAILLE! Qu’elle fait en même temps que le vlan!
L'inspecteur sans épingle a eu la joyeuse idée d'organiser une fête de l'écriture! Il y a une fête, je me lance! Je te prépare une surprise et un rêve, ils mijotent sur le feu! Attention chaud devant. Vive les exorcismes de styles!
Crisse que la littérature est magique! Je retourne à mes exorcismes! Raymond Penaud je t'embrasse!
Dans un souci de renouveler et de divertir mon lectorat, je me lance dans le potinage. Je me transforme donc en Douglas ''Coco'' Léopold, en Michel Girouard ou mieux encore en Perez Hilton de la blogosphère québécoise. Je me lance. Attache-ta tuque 'ec d'la broche!
Tu es un lecteur attentif et tu auras remarqué la photo qui coiffe cet article. C'est John McCrea chanteur de Cake, groupe américain préféré des diabétiques et des Outremangeurs Anonymes. Le groupe était à Montréal la fin de semaine dernière. Les médias mourialais se sont un peu excités le poil des jambes à leur sujet. Bon, moi j'en avais rien à cirer, cependant Flash Gordon, généreux et magnanime, te gâte en te racontant sa première rencontre avec le chanteur.
Tout d'abord, je me dois de te dévoiler quelques secrets au sujet de la star. Il n'est pas vraiment américain. Il habite à St-Henri et se cache donc sous une fausse identité d'inspecteur. Il est circoncis. Je le sais, c'est même ton blogueur préféré qui a procédé à la délicate opération!
Avant de parler de mutilation de prépuce, je te narre cette improbable et traumatisante rencontre. À l'époque, je faisais semblant de travailler à l'UQAM, c'était ma couverture, déguisé en faux-professeur je donnais de vrais cours. En entrant dans un bureau aux murs beige Gallimard et au tapis gris Cendres de cigarettes, je tombai nez à dos avec un type qui se trouvait devant le photocopieur. Comme j'avais quelques documents à photocopier pour le bénéfice de mes étudiants, je me plaçai derrière lui pour attendre mon tour. La machine crachait les copies, des centaines de copies, des tonnes de copies, alors que le type se déhanchait en grognant. Impatiemment, je suis penché pour voir ce que fabriquait mon mystérieux prédécesseur à la production de photocopies. C''est à ce moment précis que j'aperçus la pire créature qu'un homme puisse imaginer. Un horrible bout de chair défiait les crocs métalliques d'une fermeture éclair. Défier devient ici un verbe délicieusement exagéré , genre David pas de sling-shot contre Goliath armé d'une chainsaw. Je poussai un petit Ha! Le gars s'est retourné, je l'ai reconnu. Holy shit, c'était John McCrea!
-John fais attention, c'est fragile ses affaires là! que je lui ai dit.
-Phoque man, je le sais trop là... Veux-tu m'aider? questionna le barbu chanteur de St-Henri.
-Man, je veux bin, mais peux-tu me dire pourquoi t'as le prépuce pogné dans fly?
- Je viens de me photocopier le pénis...
- Ouate de phoque?!?!?!?!?! lâchai-je violemment.
- C'est parce que je veux devenirjuifpis je voulais avoir un souvenir de mon pénis dans toute sa chrétienté, m'expliqua brièvement John McCrea, phoque man, aide moi, je t'expliquerais après...
- Bon, bon ok! Mais je suis pas rabbin moé! je suis juste un fucking goy!
- Calme toi, pis sors moi le prépuce de là!
- C'est plutôt toi qui devrais se calmer, laisse moi aller on va te faire un tite Bar Mitzvah à la mode de chez nous. Dis-je au vrai chanteur faux juif de St-Henri.
Alors qu'il essayait d'ouvrir rageusement la gueule de son blue jeans, je remarquai la cisaille qui trônait sur la table près du photocopieur. Prépuce coincé, cisaille, rabbin, gars qui veut devenir juif, moi schmuck. Ça se passa très vite. Je fis ni une ni deux. J'agrippai mon couteau suisse tel un MacGyver post-moderne-hyper-trash-neo-rabbin. À la vitesse de l'éclair (c'est ce que ça prend pour vaincre une fermeture éclair), je dégainai mon tire-bouchon dont je glissai la pointe entre deux dents de cette mâchoire mangeuse de prépuce, d'un habile et vif coup de poignet, j'écartai la gueule du jeans libérant la tite peau, mais John n'eut pas le temps de savourer cette libération, mon index et mon pouce emprisonnèrent fermement la dite peau pour la placer sur cette échafaud habituellement à papier... la lame fendit l'air, le tchak résonna et le sang gicla,tout autant que le bonheur judaïque d'un gars qui voulait devenir juif. À ce moment là, je sortis une bouteille de Manishevitz en offrant une rasade bien méritée à John.
- Astheure, il te reste juste à utiliser ton snitzel avec les shiksas, mais avant je te conseille de pas bander avant que se soit guéri, tsé, c'est mieux ça risque de chauffer un ti peu...
- Osti Flash, t'es un crisse de mashugana... éructa John entre deux gorgées de vin.
-Ça se peut, mais au moins tu pourras te vanter d'avoir une saucisse kasher que je lui dit en lui faisant un clin d'oeil, j'ai le rabbin intempestif, ça a l'air, viande, il y a peut-être du cash à faire 'ec ça...
- Shalom Flash, Shalom, conclue John en ramassant ses photocopies de pénis complets
- Ça me fait penser à la toune Detachable Penis ton affaire... Hey! je garde ton prépuce, je vais me faire un bracelet de cuir, me semble que c'est punk rock un bracelet en cuir de prépuce.
Alors que je terminais la bouteille de Manishevitz, John McCrea remonta son jeans ensanglanté et m'avoua en partant qu'il était originaire de Fairfax, mais que St-Henri était crissement mieux. Le célèbre chanteur barbu quitta les lieux. Il me tournait le dos et je lui ai crié de passer un bon Yom Kippour. J'ai roté pis me suis mis à chanter à tue tête:
La semaine dernière au plus fort de la canicule alors que la sueur nous humectait les aisselles tout autant que la raie du cul, le Lutin me demanda candidement:
- Papa, tu dois avoir chaud avec tes tatouages!?!?
- Hein!?!?!? T'as tu chaud avec ta peau? répliquai-je du tac au tac.
- Bin oui! J'ai chaud!
- M'a t'enlevé ta peau! Dis-je en mimant de lui retirer sa peau de Lutin.
Il éclata d'un rafraîchissant rire cristallin alors que je le chatouillai vigoureusement.
Jeudi dernier, j'avais les nerfs en boule. Le monde entier me tombait sur les nerfs. J'étais à bout. Tanné d'être pogné dans la chaleur et l'humidité accablante. Écrasé, j'étais. C'est pas le pire. Je me sentais prisonnier de ma vie et d'un Québec de marde. Englué dans le marasme ambiant d'une société qui s'embourbe dans sa propre matière fécale. Une couleuvre qui se mange la queue pis qui la chie en se roulant dedans. À 350c’est épique et tragique surtout quand le facteur humidex distribue généreusement son humidifiant courrier atmosphérique. Englué , je baignais dans l'air québécois surchargé comme un poids lourd.
Cette glu existentielle s'incarna à l'intersection des rues Rachel et Dézéry. Le gris du ciel m'écrasait comme l'oppressante humidité accompagnée de la chaleur qui accablait tout le monde. Je me dirigeais vers l'épicerie, j'attendais le feu ti bonhomme blanc pour traverser la rue Rachel. Là, cette intersection de nerfs à vif m'a sauté au visage. Montréal était à cran, je n'étais pas le seul au bord de la crise de nerfs.
Un cycliste brûla le feu rouge en invectivant un automobiliste qui l'avait imité. Un chauffeur de camion klaxonna pour que la jeune conductrice à verres fumés qui se maquillait devant son véhicule démarre au feu vert. Comme une femme à barbe du dix-neuvième siècle, une naine lesbienne aux petits seins suants attendait d'être recruté par le Cirque du Soleil alors que l'Impopulaire Caisse me narguait et que la SAQ me réclamait mes impôts volontaires et que le Président voulait me vendre ses estis de choix à la con. J'eus un haut le cœur, la sueur me coulait entre les fesses, je sentais l'air malsain me coller à la peau, la poisse ne me lâchait pas comme une merdique mélasse québécoise...
Le Québec se trouve a une intersection, comme la mienne, il colle, il jamme, il adhère, s'embourbe et s'englue dans une impertinente et inutile Commission Bastarache. Combat de coq où les deux principaux protagonistes semblent aussi menteur l'un que l'autre. Soudain, une flatulence, un gaz titille les narines du bon citoyen, les gaz de schistes sentent mauvais. Politiquement et socialement le Québec prend l'eau tel un sous-sol pakistanais. L'industrie de la construction se bricole toujours des comptes en banque. Bref, il fait chaud et humide et les bobettes du Québec lui colle à la craque de fesses. Tout baigne! Esti! Le monde entier me tombe sur les nerfs et le Québec en est la porte d'entrée!
J'ai de la haine dans ma bedaine! Mais, je me soigne!